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Madame, 


Puisque vous vous enquérez, avec cet affolement qui vous caractérise si joliment ,de ce qu'est Érostrate, je vous répondrai qu'il s'agit, tout simplement, d'un roman d'inspiration parodique et à points de vue multiples, qui s'amuse, avec un sans-gêne manifeste et avec les principes de narration. Voilà.

Le pitche, puisque aussi bien il faut un pitche : sur une période de deux jours de fin d'été, plusieurs personnages s'essaient à nouer ou non des relations, à devenir ce qu'ils espèrent ou craignent devenir et – plus globalement – à servir de personnages de roman. Nous y trouvons, dans l'ordre d'apparition, Gervais Querscia, étudiant en histoire tentant de se libérer d'un mysticisme tenace, tout en lorgnant sur Sophie Watteau, employée de supérette se rêvant écrivain et redoutablement secouée par une lettre de refus d'éditeur (ce genre de chose arrive parfois). M. Boris Conthaar, premier adjoint au maire et dauphin presque désigné, mène son rude combat pour la réussite de sa carrièrexistence, tandis qu'Ernest Hellequin, chômeur depuis peu célibataire essaie de ne pas perdre pied tout en le perdant car que peut-il faire d'autre ? La bande est un personnage multiple, des adolescents, considérés dans l'ensemble qu'ils forment, mais qui, individuellement, sont persuadés d'avoir des choses à dire sur l'art de devenir soi-même. Enfin, M. Leprince, vieux monsieur d'apparence acariâtre, nous servira de médium pour son ami mort, qui détient des informations concernant son ami vivant. Le personnage secondaire de Bastien, bien que je rechigne à l'avouer, est la justification de la cuistrerie pseudo gréco-latine et fort peu sérieuse du roman, lequel ne tient pas son titre du hasard.

Pour faciliter la lecture, chaque chapitre porte le nom du personnage qui y joue le rôle de personnage principal. Je me permets d'insister sur le caractère ludique de l'ensemble. À titre d'exemples de lecture, le chapitre Chaos (13), bien qu'il paraisse illisible au premier abord, serait à considérer selon son nom : il s'agit pour le lecteur d'y faire émaner des potentialités selon sa propre personnalité, le chapitre les Bacchantes (11) serait un dithyrambe et Tirésias (16), un hommage à Rabelais et San Antonio.

Voilà, je ne peux pas faire mieux. Vous n'avez plus, chère Madame, qu'à vous y perdre ou à le fuir. 

Votre très-dévoué,

BP

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